jeudi 27 février 2014

Le ravitaillement

Il est un constat : faire ses courses est rarement une tâche amusante. Ça prend du temps, ça coûte du fric et ce n'est pas particulièrement passionnant. Mais faire ses courses ici, à Montréal, c'est différent. Ça prend toujours du temps, souvent plus, ça coûte toujours de l'argent, souvent plus (selon les produits), mais surtout, et c'est là qu'est tout le plaisir, ça relève totalement du parcours du combattant.

Pourquoi diable ?

En France, quand il s'agit de faire ses courses de la semaine, on passe généralement au supermarché, voire à l'hypermarché. Carrefour, Leclerc, Auchan, n'importe quoi qui couvre grosso modo toute la gamme des produits consommables dont un ménage est susceptible d'avoir besoin, de la nourriture aux produits d'entretien en passant par l'électroménager et la papeterie.

Enseigne IGA

Ici, rien de tout ça. Les hypermarchés sont surtout hyper rares (je n'en ai pas encore vu un seul), et la plupart des boutiques ne couvrent qu'une petite partie de nos besoins (ou de nos caprices consuméristes, plutôt) : les grandes surfaces classiques du type IGA, Metro ou Provigo qu'on trouve très fréquemment dans la ville ne se concentrent généralement que sur la nourriture et quelques produits d'entretien. Pas de vêtements, pas de papeterie, pas non plus d'électronique ou de vaisselle. Ce sont vraiment des épiceries.
Les produits électroniques s'achètent surtout dans les boutiques spécialisées, comme Walmart ou les détaillants de quartier. De même pour les vêtements.

Pharmacie Jean Coutu

La papeterie se trouve très logiquement... en pharmacie. Eh oui, les pharmacies de la région (Jean Coutu et Pharmaprix en sont deux exemples) ont un rôle légèrement plus ouvert que leurs cousines françaises, puisqu'en plus de vendre des médicaments, elles distribuent cosmétiques, produits d'entretien, cartes d'anniversaires, revues, et font même guichet postal !
Autant dire qu'il faut un certain temps d'adaptation en arrivant ici. (Bon, je sais qu'il y a un IKEA dans le coin, tout n'est pas perdu pour moi).

Autre point qu'il est intéressant de souligner, l'organisation des produits à l'intérieur de ces magasins.

Pour bien comprendre la sensation qu'on éprouve en arpentant les rayons de n'importe quelle grande surface du coin, voici, d'après moi, la façon de procéder des chefs de rayon d'ici :

Gaston

Plus sérieusement, l'arrangement des rayons est très déroutant tellement tout semble rangé n'importe où. Il doit sans doute y avoir une logique, sans quoi les consommateurs canadiens se seraient rebellés depuis longtemps, mais pour l'instant, c'est l'incompréhension.

Si un jour je finis par comprendre, je ne manquerai pas de vous le faire savoir. :)

samedi 22 février 2014

Montréal en lumière

En ce moment et jusqu'au 02 mars a lieu la 15ème édition de "Montréal en lumière" sur la Place des Arts, un festival audiovisuel gratuit (et accessoirement l'occasion d'aller grailler un morceau et boire un coup aux différentes échoppes qui en ponctuent l'espace).
Et puisque ce soir je passais par là totalement par hasard, voici quelques images hautes en couleurs ; en saturation, même. Désolé pour la qualité, je n'ai toujours pas la possibilité de faire mieux pour l'instant. Je ne suis pas non plus resté très longtemps, il caillait pas mal (du moins avec ce p*** de vent).








Et pour terminer, la fameuse Poutine (à la viande fumée, présentement).
Verdict : C'est pas mauvais, mais ça ne casse pas non plus trois pattes à un canard (ou alors je suis mal tombé). Et ceux qui affirment que c'est lourd, je leur déconseille sérieusement le welsh de la Maison Commune, à Villeneuve d'Ascq, ils en mourraient sans doute au premier coup d’œil.

dimanche 16 février 2014

Premiers pas

http://amyobscura.deviantart.com/art/Global-Warming-Igloo-48554118
 Cela fait plusieurs jours maintenant que je suis plus ou moins livré à moi-même dans l'univers impitoyable des québecois.
Ma situation actuelle est la suivante :
  1. Je commence à bosser demain.
  2. Je loge actuellement et depuis mon premier jour dans un petit abri de fortune, gracieusement fourni par la boîte. J'ai une réserve d'eau et quelques racines à ronger. Et le wifi, également.
  3. Je dois rapidement trouver un endroit un peu plus... définitif pour vivre.
  4. La température extérieure oscille entre -5°C et -20°C selon son humeur, mais j'ai prévu le coup en arrivant : j'ai un thermolactyl. Ce point n'est donc aucunement un problème.
Mes journées se résument pour le moment à arpenter les environs afin de m'imprégner des us et coutumes locales et de tenter de me repérer un peu.

Voici une première liste de remarques ou d'observations, en vrac.
  • Montréal, c'est pas mal grand.
  • Tout laisse supposer qu'aucun directeur artistique n'a jamais pris part au projet de réalisation de la ville. Il suffit de se promener cinq minutes dans les rues pour se rendre compte que le meilleur côtoie le pire, que la densité de styles architecturaux est d'environ huit au mètre cube et qu'il est tout bonnement impossible de juger de la beauté d'une rue ou d'un quartier sans l'avoir parcouru totalement. J'avais pourtant été mis au parfum avant d'arriver, comme quoi Montréal est une ville très cosmopolite, que de par son histoire, elle a subit énormément d'influences différentes et que tout cela se ressent à travers les bâtiments, il n'empêche que s'en rendre compte en vrai est une expérience... intéressante. Je posterai éventuellement quelques exemples par la suite.
  • Les gens d'ici adorent les églises et autres édifices religieux. Ils en mettent une dès qu'il y a un trou dans le paysage, quel que soit sa taille.
  • Comme toute mégalopole moderne qui se respecte, Montréal est construite selon un plan en damier. Par conséquent, les rues sont extrêmement longues, certaines traversant la ville d'un bout à l'autre et ça fausse pas mal les repères de distance. De plus, j'emprunte systématiquement le chemin opposé à celui que ma carte m'a indiqué quatre secondes plus tôt. Sans doute à cause du champ magnétique. Résultat, les distances sont encore multipliées par deux.
  • Les «dépanneurs», ces petites épiceries de quartier qui vendent tout ce qui est utile (comme du tabac) ou indispensable (comme de l'alcool), ponctuent régulièrement le paysage urbain. Parfois à tel point qu'on se demande s'il n'y pas plus d'un dépanneur par habitant du quartier.
  • Les prix affichés dans les magasins sont souvent hors-taxe. Il faut généralement rajouter 15% au total pour obtenir le prix définitif. En outre, dans les restaurants ou certains commerces, le service n'est pas compris. Encore une fois, il vaut mieux rajouter à nouveau 15% du prix hors-taxe si on ne veut pas passer pour un maudit français. Pour le coup, j'avoue que j'ai vraiment du mal à prendre le réflexe, en plus je suis nul en calcul.
  • Les montréalais semblent avoir banni toute forme de volet aux fenêtres de leurs logements. Peut-être pour éviter qu'on ne les abîme en voulant en forcer une.
  • Le lait s'achète ici en sacs. Oui oui, en sacs. Cette charmante demoiselle vous expliquera le pourquoi du comment.
  • Ils ont du Nutella.
J'arrête le listing, mais attendez-vous à ce que d'autres viennent compléter ce dernier.
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Photo credit : AmyObscura @ deviantart

mercredi 12 février 2014

Débarquement

Yo.

Eh bien voilà, j'espérais y échapper, mais rien n'y fit, j'ai cédé à la pression populaire. Ainsi nait ce blog, d'une beauté difficilement égalable.
Quel est son but exactement ? J'avoue ne pas trop savoir moi-même. Raconter des trucs, des expériences ou des comptes-rendus de cette folle aventure qu'est la découverte du Nouveau Monde, tout en essayant d'être le moins inintéressant possible. Je ne tiens pas à vomir absolument un article par jour, ou pas sur la longueur. Un par semaine serait pas mal, mais je me connais, ça va être dur à tenir.
Et je mettrai des photos. C'est toujours bien de mettre des photos (du moins quand j'aurai récupéré de quoi faire).
Bien évidemment, toute personne vivant ou ayant vécu au Québec ne serait-ce que deux semaines trouvera indubitablement le contenu de ces pages d'une naïveté à se taper la tête contre un mur. J'invite quiconque dans ce genre de cas à cesser de fréquenter ce site. À tout jamais.

Donc, quid ?

J'ai posé le pied sur le sol canadien le 10 février, jour de la saint Arnaud (mais également Austreberte, Prothade ou Scholastique, tout le monde n'a pas eu une enfance facile...).
Après avoir raconté n'importe quoi au bureau de l'immigration, après avoir égaré une de mes valises ainsi qu'une petite pochette "Documents très importants" à l'aéroport, me voici dans mon logement temporaire, avenue des Érables (je n'invente rien). Il fait -10°C et il y a de la neige à peu près partout, c'est formidable (enfin, ça l'aurait sans doute été si les produits de salage de dégueulassaient pas tout le paysage).